Voici la liste des végétaux particulièrement concernés par la technique du bouturage : cassissier, groseilliers à grappe et à maquereau, mûre, myrtille, vigne, sureau, goji, cornouiller, arbousier et amélanchier. Notons que certains fruitiers peuvent être reproduits avec d'autres techniques (semis, éclats de touffe, marcottage, etc.)
Prélèvement de la bouture
[caption id="attachment_10802" align="aligncenter" width="640"] Prélèvement d'une bouture âgée d'un an sur cassissier[/caption]C’est sur un arbuste caduc (dont les feuilles tombent chaque automne) bien formé, ici un cassissier âgé de quelques années, que sont coupés des rameaux ayant poussé l’an dernier. Ces pousses terminales, sans feuilles, sont faciles à reconnaître car elle possèdent l’écorce la plus claire et la plus lisse de toutes les ramifications. Chaque bouture est idéalement du diamètre d’un crayon. S’il est plus petit cela ne veut pas dire que la bouture ne racinera pas, mais elle sera moins vigoureuse lors du démarrage de végétation en mars-avril.
Tronçonnage du rameau
Les rameaux de l’année ayant été sectionnés, il faut les couper en « baguettes » de 15-20 cm environ. Chaque genre, espèce et variété (si elle est connue!) est notée avec soin sur une étiquette ardoise (7,90€ sur Permacool) ou tout autre support à l’aide d’un feutre indélébile, d’un crayon de bois à mine de graphite ou d'un stylos à peinture indélébile.
Stockage et repiquage des boutures
Les boutures sont rassemblées par paquet s’il y en a un bon nombre, puis ficelées. Dès lors il existe deux possibilités. La première : les boutures sont stockées dans un pot rempli de sable humide, le tout exposé au nord pour éviter que le soleil n’incite au démarrage trop rapide de la végétation. Dès qu’un cal apparaît à la base cela signifie que des racines ne vont pas tarder à pousser : il faut alors les repiquer en pleine-terre ou dans un pot (surveiller l’arrosage régulier dans ce dernier cas!). La deuxième : les boutures sont repiquées illico en pleine-terre, soit dans un carré du potager, réservé pour cela, soit dans un massif ou une petite surface leur est attribuée.
Arrachage-repiquage ou rempotage
Dès la chute des feuilles, vers fin octobre, les boutures de pleine-terre sont arrachées et plantées dans leur emplacement définitif, après taille légère des racines et réduction plus sévère du système aérien. Les plantes bouturées en pot peuvent y rester si elles disposent d’un bon volume de terre ou terreau. Si ce n’est pas le cas elles sont ôtées du pot et rempotées dans un contenant plus grand.
Accompagnement de la plante
Voici quelques conseils qui permettront d’obtenir un bel état sanitaire de ces fruitiers, quels qu’ils soient. Il convient d’éviter que le mélange terreux soit trop riche en azote afin d’éviter la présence accrue de parasites divers, dont les pucerons. Le dessus de la terre doit être recouvert en permanence d’un paillage, cela économise l’eau, rend la terre plus vivante, poreuse et riche en humus. Dans le cas d’une culture hors sol, le fond des contenant doit être drainant (graviers, billes variées…) et recouvert d’un feutre géo-textile imputrescible. Le dessus du substrat se situe à 5 cm environ du haut du pot ou du bac.
Le mot du botaniste
La capacité d’un simple rameau dit de « bois sec » ou ligneux (les horticulteurs le qualifient ainsi car son apparence à cette époque de l’année est celle d’un bois sans feuilles ni sève) à produire des racines est typique du monde végétal. En effet les cellules végétales sont majoritairement "totipotentes" ce qui signifie que toute cellule est capable d’oublier sa spécialisation pour de mettre à fabriquer, en quelques semaines, un cal cicatriciel à partir duquel naissent des racines. Magique, on vous l’avait dit !
Comment bouturer un petit fruitier ?