Comment jardiner sans retourner la terre ?

10 mars 2021 par
Permacool
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Il est tout à fait possible de jardiner sans retourner la terre au préalable. Cette méthode est en fait plus naturelle et plus efficace à long terme. En travaillant de cette manière, le cycle naturel de la terre est reproduit. Les plantes étaient là bien avant les humains et elles poussaient très bien sans que personne n’ait labouré la terre. En terre compacte (à tendance argileuse par exemple), l’utilisation d’une grelinette peut toutefois se révéler judicieuse. Dans la mesure où les strates du sol sont respectées.

Laissez faire les vers et autres décomposeurs

Jardiner sans retourner la terre repose sur un lien de cause à effet : une action en surface a des effets en profondeur. Une couche épaisse de déchets organiques pourra être déposé en surface du sol. Le reste du travail sera opéré par nos amis les vers de terre, les champignons, bactéries et de nombreux autres décomposeurs. Nous ne dressons pas la liste complète tant ils sont nombreux ! Avec leurs passages en va et vient ils répartiront les déchets dans le sol de façon naturelle, homogène et sur une épaisseur conséquente.

Bon à savoir :
Ascenseurs très actifs, les gros vers de terre ingèrent en surface, la nuit, les débris végétaux mêlés à de la terre qu’ils redistribuent en profondeur tout au long de leurs galeries verticales.

Pour se faire une idée de l’importance des masses de terre qu’ils ingèrent et libèrent après digestion il suffit de faire parler les agronomes : en un an et sous un hectare (100 m X 100 m, soit 10 000 m²) en moyenne 400 tonnes de terre passent par leur tube digestif ! 

Les vers endogés sont moyens, creusent des galeries surtout horizontales et mangent un mélange de terre et de matière organique.

Jean-Jacques Morvan - Professeur d'horticulture

Pensez à aménager des allées

N’oubliez pas qu’il faut pouvoir circuler dans le potager. C’est pourquoi il vous faudra organiser votre espace de travail. De façon à ce que chaque zone potagère soit accessible depuis une allée piétonne. Vous pouvez tracer vos carrés de culture directement sur le sol. Vous pouvez également les délimiter avec du bois non traité. Si vous envisagez d'utiliser ces zones à long terme, il sera peut-être préférable de construire un muret en briques.
Dans l’idéal, la largeur d’une allée est de 60 cm afin de pouvoir y circuler avec une brouette. Pour ce qui est de la longueur, évitez de trop longues allées afin de ne pas perdre de temps à marcher d’un bout à l’autre. Le mieux consiste peut-être à disposer ces allées dans le sens de la largeur.

Les avantages du non-labour

Cette technique demande moins d’effort tout en apportant de nombreux avantages. En effet, le fait de jardiner sans labourer permet la formation et l’évolution d’une sorte de paillis naturel. Et celui-ci à tout pour plaire : il aide le sol à mieux retenir l’eau, il limite les  pertes dues à l’évaporation naturelle ou au ruissellement. Cela a pour effet d’économiser l’eau dans les zones géographiques qui ont tendance à subir des sécheresses. Dans la suite logique, cette méthode aide au maintien d’une température régulière au sol. Plutôt utile en été quand la terre peut surchauffer si elle se trouve sous une toile. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, il y aura moins de mauvaises herbes grâce à cette couche organique qui occupe la surface du sol. Enfin, le stock d’humus présent dans la terre sous-jacente ne cesse d’augmenter grâce aux différents travailleurs de l’ombre. Cet humus naît de la décomposition permanente des matière organiques transportées par les vers ; il est précieux dans le sens ou il agit positivement dans plusieurs directions. Il joue le rôle d’une éponge vis à vis de l’eau, libère des sels minéraux nutritifs en permanence (garde-manger pour les plantes), stimule la vie biologique, aère le sol.

Mais également quelques inconvénients…

Jardiner sans labourer n’est pas pour autant une méthode qui ne demande pas de travail. Il vous faudra au minimum entretenir le sol si vous voulez éviter quelques inconvénients. Comme la terre qui peut se compacter, être inondée ou bien mal se drainer. Avantage, mais inconvénient également : le maintien de la température. En effet, si la terre est un peu trop fraîche, cela peut entraîner un retard dans le développement des végétaux.

Une technique adaptée à tous ?

Ce type de culture est très simple, il peut être réalisé par tous. A noter qu’il peut  s’adapter aux personnes à mobilité réduite, cela demande moins d’effort. Par ailleurs, lors de la délimitation des zones arables à l’aide d’un petit muret, vous réhaussez le lit de semences. Ce qui vous permet de moins vous baisser, voire pas du tout, pour effectuer les tâches quotidiennes au jardin.

Permacool 10 mars 2021
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