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Confinement oblige, on revoit les bases ! Semer des graines peut parfois sembler complexe et incertain pour les débutants. Pourtant, les graines sont programmées pour germer dès que certaines conditions sont réunies. Et la plupart du temps, dans la nature, les graines n'ont pas besoin de nous pour faire leur travail. Tout ce que vous avez à faire est favoriser l'éveil, on fait le point ! Vous débutez en jardinage ? Recevez chaque mois dans votre boîte aux lettres des graines bio à semer et l'accès à notre groupe d'entraide (abonnement sans engagement à 14,80€/mois).
Les stratagèmes des graines pour se déplacer
Dans la nature les graines se dispersent grâce à leurs fruits mangés par divers animaux ou grâce à de multiples inventions qui les aident à se disperser. Le vent à titre d'exemple, emporte les samares des érables loin du point d'origine et les enfants terminent la course en les utilisant comme hélicoptère. Les chiens, renards et autres animaux transportent les graines des gaillets grâce aux crochets dont elles sont munies, les oiseaux et mammifères mangent les fraises, cerises ou mûres et les dispersent après digestion… Chez la cardère (herbe à carder la laine) les graines sont capables de germer dans leur propre fruit !
Règle n°1 : mettre la graine dans des conditions favorables
Pour faire germer une graine vous devez respecter les conditions suivantes qui varient plus ou moins d'une variété à une autre :
• Une température ambiante
• Humidité du sol ou du terreau
• Aération du sol
Avant la levée de la plantule, la température est le facteur de réussite le plus important. A défaut d'un minimum, les graines ne germent pas. L'orge pas exemple ne germera pas à moins de 4°C, le maïs 9°C, la courge 14°C etc. Pour un grand nombre de plantes, dont les légumes, 18 à 22°C sont des températures optimales. Le fait de semer sous-abri permet un contrôle de la température et une bonne réussite.
La lumière doit être présente, au moins à un minimum, car la plupart des espèces et variétés la demandent pour germer (elle agit positivement même au travers d'un terreau ou de particules de terre). Les terreaux de semis sont conçus de façon à agir doublement. A la fois ils retiennent efficacement l'eau qui permet la germination mais de plus ils sont aérés (présence de sable ou perlite, etc.) ce qui préserve la graine du pourrissement.
Règle n°2 : respecter les besoins de la graine
Au delà du climat, il faut aussi respecter quelques besoins de la graine :
• Profondeur de semis : utiliser un plantoir
• Espace entre graines : utiliser un semoir à graine
• Nécessité de tassement de la terre
La profondeur du semis est très importante. Assez souvent on enterre la graine à une profondeur qui correspond à 2 à 3 fois son diamètre. Il s'agit d'une indication. Ainsi les graines très fines (bégonia, saintpaulia, etc.) ne sont pas recouvertes mais sont mises à l'étouffée. Au dos du sachet de graines figurent les conditions de la réussite (type de sol, date de semis, profondeur de semis, temps de levée, écartement en tous sens, tassement plus ou moins prononcé, etc.). Les graines vendues dans le commerce ont une durée de vie limitée, programmée par les gènes qu’elles contiennent. Cette durée de vie varie d’une plante à l’autre.
Un simple test de germination, en cas de doute de la validité de graines, permet de savoir si elles sont bien vivantes : il suffit d’en semer un peu entre des feuilles d'essuie-tout maintenues humides pendant toute la levée, qui intervient généralement dans un laps de temps compris entre 1 à 3 semaines.
Règle n°3 : contrôler régulièrement l'humidité du terreau
Placée à la bonne profondeur, la graine doit trouver l’oxygène nécessaire à sa respiration. En conséquence, si le terreau est trop humide, « noyé », la graine s’asphyxie et meurt. Le lit de semence - partie superficielle où est déposée la graine - doit être en rapport avec la grosseur de la graine. Les professionnels le résument: "La granulométrie de la terre ou du terreau doit être identique à la grosseur de la graine."
À l’inverse, une graine ayant germé puis se trouvant entourée de terreau sec pendant trop longtemps va faner sa jeune pousse et sa racine, dessécher puis mourir très vite. Cette situation se produit lorsque le jardinier – trop distrait ou à la suite d’un absence trop longue – n’a pas assuré les arrosages réguliers. Ces alternances sécheresse/humidité peuvent aussi entraîner la fonte des semis.
L’idéal est d’arroser après vérification manuelle du substrat, avec une eau à température ambiante, si possible par capillarité (de l’eau versée sur une hauteur d’un 1/2 cm, au fond d’une coupe, dans laquelle ont été disposés des godets par exemple), car ce système diminue les attaques de champignons, de type fonte des semis par exemple. Il est aussi possible de pratiquer des bassinages afin d'augmenter le taux d'humidité de l'air s'il est trop sec.
Règle n°4 : contrôler l'exposition des jeunes pousses à la lumière
Dès l’apparition des jeunes tiges vertes, le jardinier doit leur assurer la présence de lumière, cela évite l’étiolement des fragiles plantules (les tiges filent en hauteur et sont maigrelettes). Pour éviter l’étiolement, il existe une seconde astuce. Il faut semer assez clair. Dans le langage des jardiniers cela signifie que les graines sont espacées les unes des autres. Cet espace varie énormément : une graine de bégonia (50 000 graines par gramme) comparée à celle d’un haricot (2-6 graines par gramme) c’est un peu la souris face à l’éléphant ! Le repiquage suivi d’un empotage permet également de lutter efficacement contre l’étiolement du semis. Semer sous abri (serre, châssis, ombrière, film plastique, film géotextile, etc.) permet de se prémunir des inconvénients liés au vent, précipitations, soleil excessif. Cela permet aussi de récolter avec de l’avance ou hors saison.
Règle n°5 : utilisez les astuces des jardiniers
Le trempage
Cette technique qui consiste à tremper des graines dans de l'eau froide ou tiède permet d'activer et de régulariser la germination. Le temps de trempage varie de 4-6 h à 12-48 h.
La scarification
Les téguments de certaines graines sont si coriaces que leur usure est parfois nécessaire au passage de l'eau et de l'oxygène, éléments indispensables à la germination.
Parfois il suffit d'agiter les graines mélangées à du sable. Il est possible d'atteindre le même but en plongeant la graine dans de l'acide sulfurique plus ou moins dilué. Du papier de verre ou une meuleuse électrique (graines dures comme celles du lotus, acacia, néflier, caroubier…) sont également indiqués, selon le cas.
La stratification
Il s'agit ici de placer les graines au froid et à l'humidité pendant un séjour plus ou moins prolongé. En pratique les graines sont mélangées à du sable humide, le tout mis dans une terrine, caissette… entouré d'un grillage protecteur des rongeurs et placé en plein-air; la pluie doit agir. Graines concernées: pommier, rosier, sapin, aubépine, etc. Le temps de la stratification est de 1 à 3 mois selon la plante.
Ces opérations jouent sur les dormances des graines; ces dormances jouent sur les téguments et le "sommeil" de l'embryon (on parle de dormance tégumentaire ou embryonnaire).
Fragmenter les semis
On ne le dira jamais assez: semez en 2 à 3 fois le contenu du sachet de graines, surtout si vous êtes novices! Cela permet d'étaler la récolte sur une période plus longue et cela relativise un échec… que tout jardinier connaîtra tôt ou tard.
5 règles d'or pour faire germer vos graines