Noël : mais quel est donc ce sapin ?

12 décembre 2017 par
Permacool
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Permacool est une jardinerie urbaine en ligne. Cet article fait partie de nos actualités et conseils. La coutume du sapin de noël est récente dans nombre de nos provinces. Sait-on que c’est à l’ancestral arbre de Mai que l’on doit cette pratique dont l’origine est probablement alsacienne ?

Les gardes forestiers veillent au grain

Dès le XIIIè siècle il est attesté que les paysans alsaciens allaient prélever des branches dans leurs forêts à des fins décoratives. Seule restriction, l’autorisation n’entrait en vigueur que trois jours avant Noël. Cette coutume à l’origine très lointaine n’était certes pas l’apanage de cette région, mais, là ou les choses deviennent sérieuses, c’est lorsque apparaissent –en 1521- dans les archives de la petite ville de Sélestat, située à une cinquantaine de kilomètres de Strasbourg, les premières mentions d’un « arbre de Noël ». A cette date les gardes forestiers sont tenus de surveiller ces conifères à partir de la saint Thomas, preuve que les hommes les lorgnent avec insistance. Dès 1546 les mêmes sont tenus de couper les « Mai » pour Noël, ceci afin d’éviter que la population ne mette à mal les sapinières par des coupes anarchiques interdites, chacun voulant se procurer un plus beau sapin que son voisin. Jusqu’alors le « Mai » est un arbre que l’on ne célèbre que pendant le mois du même nom. On le coupe entier, jeune et vigoureux, puis, on le plante au milieu du village où il devient symbole de fertilité et de prospérité. [caption id="attachment_5285" align="aligncenter" width="922"]sapins huelgoat Des sapins dans la petite ville de Huelgoat[/caption]

La saga de l’arbre de Noël

L’arbre dressé au centre du village est aussi porteur de la symbolique sexuelle. Sans que nous nous en doutions, la tradition de l’arbre de noël est donc à mettre en relation avec une autre, qui remonte à la nuit des temps : celle de l’arbre de mai pour laquelle c’est souvent l’aubépine qui était utilisée. Pour la suite de la saga de l’arbre de Noël, les choses ne vont pas de soi. Dans les régions sous influence protestante - la Suisse, l’Autriche, la Bohème, la Finlande...- la coutume du sapin de Noël s’enracine facilement. Ceci s’expliquant par le fait que les protestants sont hostiles à toute représentation de la nativité. En revanche les tenants de cette religion sont sensibles à ce sapin de Noël qui leur rappelle l’arbre du Paradis, celui de la connaissance du bien et du mal, le même qui portait le fruit défendu et pourtant croqué. [caption id="attachment_5287" align="aligncenter" width="602"]Branche de sapin de noël Une branche de sapin de noël[/caption]

Une coutume longtemps combattue

A l’inverse, dans les pays catholiques l’arbre de Noël a longtemps été combattu. L’église considérait qu’il constituait une concurrence sérieuse à la crèche de Noël. A Paris, c’est à la duchesse de Mecklenburg que l’on doit le premier sapin de Noël français, aux Tuileries en 1837. Après la guerre de 1870 la coutume du sapin gagne du terrain. Cependant Paris n’est pas la France, et, de la capitale aux provinces il y a un monde. Les régions méditerranéennes résistent longtemps à cette influence. En Bretagne aussi la coutume du sapin (et des cadeaux qui vont avec), n’apparait que très tardivement. Des personnes interrogées confirment que l’apparition du sapin n’est effective que bien après la dernière guerre mondiale. En ville on adopte le sapin plus tôt, mais à la campagne, nombreux sont ceux qui ne l’ont connu qu’à la toute fin des années 60-début des années 70. [caption id="attachment_5288" align="aligncenter" width="730"]aiguilles de sapin Aiguilles de sapin[/caption]

De quel sapin parle-t-on ?

Le marché du sapin de noël présente un large panel, tant en variétés qu’en tailles, qui vise à séduire un acheteur... pas toujours au rendez-vous. En effet les acheteurs se font aujourd'hui moins nombreux qu’il y a une ou deux décennies. Cependant le chiffre d’affaire reste sensiblement stable, grâce à des prix plus élevés. En 2016 environ 6 millions furent achetés dont 85 % de sapins naturels pour 15 % d’artificiels. Le sapin de Nordmann arrive en tête des ventes; il présente une belle forme conique est robuste et bien fourni en aiguilles de bonne tenue sur la branche, peu odorant. Agé de 10 ans pour deux mètres de haut. L’épicéa n’est second que d’une courte tête. c’est l’arbre de noël traditionnel, de belle forme conique, aux aiguilles piquantes mais qui tombent d’autant plus vite lorsque l’arbre est situé dans une pièce généreusement chauffée. Odorant, il atteint 2 mètres en 8 ans. Le sapin nobilis est fourni d’aiguilles vert sombre qui tiennent longtemps sur la branche. Pousse lente, dégage une bonne odeur de résine. Le reste des ventes se disperse principalement entre le sapin pungens (sapin bleu, très résistant à la chaleur), l’omorica (forme effilée et gracieuse, teinte vert foncé des aiguilles) et le grandis (aux longues aiguilles très parfumées). On a même vu, ici et là, des sapins de noël réalisés à partir de douglas, de pin ou d’if.
Permacool 12 décembre 2017
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