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Le basilic
Associé à une grande série de croyances
Les plantes sont étonnantes. Les hommes plus encore. Pour les jardiniers de l'Antiquité, ainsi que l’affirme l'agronome d'Henri IV, Olivier de Serre, " Le basilic envieilli se convertit en serpoulet". Moyennant quoi la théorie de l'évolution des espèces chère à Darwin et Lamarck peut se rhabiller: les êtres vivant n'évoluent pas de génération en génération mais parfois plusieurs fois au cours d'une même vie!
En Inde, la plante est principalement consacrée à Vishnou (dieu Hindou). Ses adorateurs la portent en collier et en chapelet, mais on la cultive aussi à proximité des sanctuaires. Si Vishnou constate un relâchement dans la ferveur de ses fidèles, il est capable de grande fermeté en empêchant les coupables d'accéder au bonheur et d'avoir des enfants. Quittant son berceau, le basilic se propagea via le Moyen-Orient jusqu'à nos contrées. Les croyances prennent la couleur des pays qu'elles traversent: les Grecs et Romains croient que le basilic ne pousse que dans les lieux mal famés. En Iran et en Égypte on le plante sur les tombes. En Crète il devient la marque d'un chagrin d'amour, mais dans certaines régions d'Italie il constitue, au contraire, une preuve d'amour.
Histoire d'un échec
Peu importe la croyance du jardinier, la culture du basilic ne se joue pas toujours sur tapis vert. En voici le témoignage rapporté par un ami jardinier, il y a 3-4 ans. A la base, un semis en caissette donna naissance à des plantules prometteuses qui furent repiquées en godet. Avril se montrant généreux en soleil, chaque récipient porta à la fin du mois un beau plant prêt à être transplanté en plein-terre... ce qui fut mené à bien. Mai fut mauvais en tout: trop arrosé et pas assez chaud, ce qui eu pour effet de plonger chaque basilic dans un état proche de l'anéantissement. Leurs tiges carrées, normalement joliment érigées, se tordirent. Quand aux feuilles, elles ne furent que l'ombre de ce que doit être une feuille de basilic digne de ce nom: recroquevillées, jaunes, pourries parfois, elles faisaient peine à voir. Voilà ce qui peut arriver quand la météo défavorable se mêle de la vie du basilic de pleine-terre!
Soif d'eau et faim de soleil
La morale de l'histoire conduit donc à prendre quelques précautions, particulièrement lorsque la culture a lieu dans la partie nord de la France. Le basilic est une plante des régions tropicales chaudes, en conséquence il n’aime pas du tout le froid. Autre enseignement: il aime l’eau et le soleil. Troisième élément : cultivé à l’extérieur il est considéré comme une plante annuelle ; cultivé à l’intérieur il peut y vivre quelques années. Cependant quelques autres remarques sont aussi à prendre en compte: un excès d’eau au pied (dans le pot) lorsque le temps est frais et couvert peut faire pourrir ses tiges et feuilles. À l’inverse si le terreau est sec et qu’il fait beau (plutôt en été) cela entraîne une montée en graine qui captera l’énergie de la plante au détriment de la croissance des feuilles. Enfin le jardinier qui souhaite prolonger la production de feuilles, en l’automne-hiver, protégera le basilic d’un voile de mariée (voile d’hivernage) dans un premier temps. Cette 1ère protection est doublée par un plastique ensuite, quand la fraîcheur nocturne augmente. En hiver le basilic en pot ou en bac est rentré dans une pièce bien éclairée naturellement (idéalement dans un emplacement mi-ensoleillé) ou la température est de l’ordre de 18-20°C.
La poire-melon, délicieux fruit péruvien
Dans la famille des tomates et pommes de terre (Solanacées), demandez le pépino... et vous obtiendrez la poire-melon... également connue sous le nom melon-poire. Le Solanum muricatum a été identifié sur des céramiques précolombiennes, au Pérou. On le trouve également un peu partout - aujourd'hui - en Amérique centrale et au Costa-Rica. Sa culture était donc largement répandue à l'époque où les conquistadors allèrent y fourbir leurs armes à l'époque de la Renaissance. C'est de ces années que date son introduction en Europe. En France il fallut attendre la fin des années 1800, quand Samuel de Wallis le fit connaître, d'où l'un de ses noms populaires: "morelle de Wallis".
Allure d'aubergine, goût de poire Williams et de melon
La poire-melon ressemble à une petite aubergine. Comme elle, la plante réclame sa part, non négligeable, de chaleur. Il en résulte que sa culture, au nord, se fait sous abri ou dans une pièce de la maison. Au début de la vie d'un pépino il y a une graine, toute petite que l'on peut semer dans une petite pastille de coco ou sur un coton hydrophile, le tout étant mis à germer à mi-ombre après humidification du support de culture. La fructification intervient en fin d'été ou au cours de l'automne. Vert crème à ses début, le fruit devient jaune zébré de violet à maturité. Selon la variété les fleurs sont couleur lilas, blanches ou jaunes. Les fruits auxquels elles donnent naissance deviennent gros comme un bel avocat. Excellents bien mûrs, leur saveur se tient à mi-chemin entre celles de la poire Williams et du melon. Si l'été est maussade, surtout au Nord, la chair est fade par manque d'acidité.
Il faut le bichonner!
Lorsque les conditions sont optimales le plant peut atteindre 1/2 à 1 m de haut. Ce buisson touffu peut alors porter jusqu'à 150 fleurs disposées en grappes, essentiellement visibles de juillet à septembre. Pour les plants ne fleurissant pas dans l'année du semis, un hivernage doit avoir lieu avant les premières gelées, au chaud et à la lumière... sans oublier une alimentation correcte et régulière en engrais naturels. Surveiller son état sanitaire: araignées rouges, mouches blanches et pucerons se font une joie de prélever sa sève. Cet hivernage se fait dans pot assez grand et large. En clair: il faut le bichonner ce petit péruvien! Le fruit se déguste frais lorsqu'il est bien mûr, en accompagnement d'entremets, de salades, ou nature. Il peut aussi se cuire et se transformer en compote, confiture et gelée.
Portrait des deux plantes au menu de la box de juin: "Péché mignon"